Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Jeannine Dion Guérin
4 juillet 2010

Jeannine Dion-Guérin, Prix Léopold Sédar Senghor de poésie 2010.

« Cénacle européen francophone de Poésie, Art & Littérature »

Présentation de Michel Bénard.

 

 

Sans prétendre trop m’avancer, il me semble toutefois que ce prix Léopold Sédar Senghor de poésie 2010 revenait de droit à Jeannine Dion-Guérin, qui outre ses amours et passions multiples, variées et variables, a eu deux grandes amours littéraires dans sa vie, Eugène Guillevic et Léopold Sédar Senghor, dont elle a servi les œuvres toute sa vie durant, tant sur le plan poétique où elle fît leurs transmissions dans les écoles, les revues et divers moyens médiatiques, sans oublier l’aspect scénique, car il n’était pas rare de trouver sur scène et en toute circonstance Jeannine Dion-Guérin, théâtres, cabarets, espaces culturels, récitals poétiques, en train de déclamer et d’interpréter ses poètes.

Sans oublier son émission sur Radio Enghien «  En vers & avec tous » où les poètes et la poésie sont mis à l’honneur.

Il me faut aussi souligner afin de demeurer dans l’esprit européen qui est la pierre porteuse de notre cénacle, que Jeannine Dion-Guérin a représenté la France à Bruxelles dans le cadre des journées organisées en 2006 par l’Union Européenne pour la commémoration du centenaire Léopold Sédar Senghor.

Ainsi que vous pouvez le constater il est difficile d’être plus au cœur de l’esprit européen où il me semble que les artistes et littéraires y brillent un peu plus que certains de nos dirigeants, politiciens et autres financiers.

A plusieurs reprises déjà, j’ai abordé l’œuvre de Jeannine Dion-Guérin, c’est pourquoi j’aimerais éviter les redites, les doublons, alors pour cet hommage que nous lui rendons aujourd’hui je suis demeuré un peu plus attentif à ses derniers travaux.

Sorte de dialogue permanent entre l’acte poétique et le fil ténu de la vie qui offre à Jeannine Dion-Guérin une réelle raison d’exister et d’exprimer son optimisme envers les méandres et aléas du destin. Elle recompose les images ressenties du quotidien, tous les petits détails insignifiants à nos yeux alimentent sa palette imaginaire.

C’est une sorte d’apprentissage du renoncement, de l’épuration, de l’élagage constant des rejets superflus.

Son objectif intime est le juste mot dont la note résonne comme l’airain.

La vie ne serait-elle pas une longue maladie d’amour ? Tout semble le démontrer dans ce dernier ouvrage de Jeannine  Dion-Guérin : « Petite suite pour une convalescence. »

Dans l’œuvre de cette dernière, tout se voudrait souffle de lumière d’espoir, car à l’instant même où l’on croit que tout s’achève, soudain c’est l’étincelle renaissante, la mèche amadou, la résurrection porteuse de ce petit parfum « lazaréen » parcourant l’œuvre de Jeannine Dion-Guérin.

Jamais elle n’a cessé de labourer son jardin verbal, de chercher à semer dans les parcelles en jachère, d’attendre l’éclosion de la promesse semée.

 

« Je me saisis d’une bêche

   retourne la terre des mots

   La matière est friable…… »

 

Armée de ce principe récurant de toujours remettre l’ouvrage sur lutrin, l’établi ou le métier, en bon artisan de la poésie pour se faire ciseleuse du verbe !

La poésie de Jeannine Dion-Guérin est précieuse, profonde et riche de signification. Soyons francs, nous lisons rarement tes textes d’une pareille teneur.

 

Souvent nous nous situons dans l’inconsistance environnante, la vulnérabilité des choses. Le monde offre ses reflets de lumière, il brille de tous ses feux et tout rapidement bascule, s’efface, s’assombrit au simple passage d’un nuage ! Tout se situe dans l’écho, la résonnance, la vibration fragile et précaire.

 

« Toute saison prescrit patience

    y compris à qui en meurt

   

  Parfois quelque cri muet

   nous monte à la gorge » 

 

Il me faut vous suggérer d’éviter de lire Jeannine Dion-Guérin sans y associer sa relation avec l’art, les artistes peintres en particulier. Ce lien avec les peintres fût toujours déterminant, étroit, une sorte d’histoire passionnelle qui se conforte au fur et à mesure d’une manière ou d’une autre.

En premier lieu en servant l’œuvre et la vie de Vincent van Gogh, par la réalisation d’un luxueux coffret relié pour bibliophiles en hommage au centenaire de la mort du peintre où peintures, textes, citations, fac similés et poèmes se mêlent.

Nous retrouvons cette osmose avec les plasticiens tout au long des ouvrages publiés par Jeannine Dion-Guérin, représentant à ce jour une bonne quinzaine de titres.

Permettez-moi ici de rappeler les principaux, comme le grand peintre belge Jacky Duyk, le merveilleux peintre symboliste américain Casimir Farley, la plasticienne Marie-Geneviève Simon Ballou et notre tant regretté magnifique inventeur peintre et graveur Wilfrid Ménard.

Dans l’approche poétique de Jeannine Dion-Guérin le verbe est souvent relié à l’image, ce qui explique facilement pourquoi de nombreux peintres accompagnèrent un bout de chemin notre poétesse.

Elle met tout en relation avec l’observation attentive du moindre souffle, de l’énigme de l’existence, du mystère des signes, à ce stade son passage chez Georges Perec n’y est peut-être pas étranger !

Pour mieux comprendre le monde ne faudrait-il pas mettre son oreille à la conque du ciel ?

La poésie c’est toute l’histoire d’une vie par un apprentissage permanent des fragments du quotidien.

Je me souviens avoir un jour écrit que Jeannine Dion-Guérin allait cueillir dans le gris du ciel des parcelles de lumière, le gris étant il est évident la couleur de l’intermédiaire, de l’attente, du passage d’entre deux, mais c’est aussi dans les étoiles qu’elle remplit son panier, sachant que ces étoiles ne sont pas nécessairement toutes dans le ciel !

Paradoxe de la destinée, le dernier illustrateur de Jeannine Dion-Guérin fût Wilfrid Ménard, qui sur une encre de chine, lui conseillait « l’urgence de s’accrocher » à la corniche de la vie, ironie du sort c’est lui qui vient de nous quitter ! Aurait-il insuffisamment scellé cette pierre d’angle qui tient tant au cœur de notre dentellière du verbe ?

C’est dans la conscience de notre vulnérabilité que Jeannine Dion-Guérin érige ses plus beaux textes, parce qu’à ce point précis de l’équilibre elle communie avec l’univers comme elle dialogue avec un corbeau.

Il arrive que Jeannine Dion-Guérin place en exergue des extraits poétiques de Louis Guillaume, rien d’étonnant à cela, car tout comme elle, il propose une écriture de l’essentiel, un verbe élagué, ce qui octroie encore plus de force à l’esprit de ses textes et à mieux permettre de se rapprocher de l’universalité.

Constat incontournable, oui, nous subissons la lente et silencieuse métamorphose du temps, alors autant adhérer à elle, en jouer, s’adapter, la défier. C’est bien pour cela que l’œuvre de Jeannine Dion-Guérin est d’un optimisme inconditionnel. Patiemment avec amour, notre amie

caresse ses mots, les palpe, les soupèse, cela jusqu’à ce qu’enfin le poème soit dit !

Le verbe s’incarne, se sensualise, mais s’éthérise également à l’épreuve du sang, de la lutte du corps, fécondant le spirituel restituant une nuance sacrée.

Tout demeure dans l’étonnement de la vie, l’éblouissement permanent !

Nous côtoyons une poésie de haute lignée, de noble composition, riche en vocabulaire, judicieuse, presque sophistiquée et pourtant si limpide et si accessible. A la lecture attentive de ses textes, nous franchissons un autre degré, nous nous sentons soudain plus intelligents !

Sans doute parce que comme l’amour, la poésie de Jeannine Dion-Guérin doit être une récompense.    

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de Jeannine Dion Guérin
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité