Il fait un temps de tournesol : extraits

13 avril 2020

Jeannine Dion-Guérin, Il fait un temps de tournesol, préface de Michel Bénard,
photographies de Dominique Goutal-Guérin et de Michèle Lacker,
Soisy-sur-Seine, Éditinter poésie, 2015, 142 p.
ISBN 978-2-35328-143-5 (17 €)

De l'un des précédents titres de l'auteur : Le Tracé des sèves, le chanteur poète Yves Duteil avait écrit : "Bravo Jeannine Dion-Guérin pour cette mémoire arborescente et poétique qui remonte le cours de la sève dans les veines du bois de notre coeur."
Cette même sève, Jeannine la décline dans son dernier libre par le biais de l'observation du tournesol, fleur honorée par l'un des ses peintres préférés : Vincent van Gogh. Il faut dire que cette fleur céréalière sait offrir tant de luxe de sa plénitude colorée que la beauté de son émouvante fanaison. Comme de toute chose créée, le germe s'implante, se renforce, se libère, s'épanouit avant de se dégrader, se flétrir pour mieux régénérer et coopérer au grand cycle du vivant. L'auteur s'y associe. Car il en est ainsi de l'humain et du reste. Le poète se devra en toute modestie d'alimenter sa prochaine terre et admettre cette finalité : "Croître et décroître // pour servir l'univers // l'exaltante diversité."

Recueil poésir : IL FAIT UN TEMPS DE TOURNESOL de Jeannine Dion-Guérin

Jeannine Dion-Guérin nous offre un recueil de poésie original, basé sur l'observation du tournesol, fleur honorée par l'un de ses peintres préférés, un certain... Vincent Van Gogh. Extrait de la 4e couverture : "Il faut dire que cette fleur céréalière sait offrir tant le luxe de sa plénitude colorée que la beauté de son émouvante fanaison.

http://www.journaldefrancois.fr

Parution annoncée dans le Journal de François : infos de proximité de la Vallée de Montmorency

EXTRAITS

Si je chante,

Si je chante,
disait le poète,

c'est pour briser
de la solitude l'opacité
et délester du silence
toute densité

Si j'écris
c'est pour éprouver
l'argile souffrante
apitoyer les bourreaux
rejeter de l'étal les couteaux

Si je fredonne et même faux,
c'est pour repousser les gonds
des prisons, alléger les linteaux
qui confisquent la lumière

Si j'écris si je clame
à tue-tête mes mots
c'est pour semer des grains
dans les jachères d'étoiles

***

Être et avoir été,

Après les temps de magnificence
S'en viennent les temps d'humiliation

Têtes noircies les fleurs
se replient sous le sourcil
inquisiteur du soleil jaloux

Mais renoncer, tant à la force
qu'à la beauté, n'est pas simple
surtout quand la tige s'obstine
à demeurer droite et fière

Croître et décroître
c'est la règle sans doute
mais maintenir le col droit

pour éterniser souvenance
à nos parterres d'été