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Le blog de Jeannine Dion Guérin
13 avril 2020

Le Signe, quel signe : extraits

Le-Signe-quel-signe-couv

 

Jeannine Dion-Guérin,
Le signe, quel signe ou Le guetteur immobile,
illustrations de Jacky Duyck,
Soisy-sur-Seine, Editinter, 2002
(ISBN 2-914227-80-9)

 

« Quel SIGNE viendra clore la nuit au profit d'une aurore balbutiante ? L'hiver s'interroge, le poète plus encore qui en guette le déclin, la solitude ayant pris le pas sur l'amour.

Mais si la lumière sait se tapir au coeur de l'ombre, elle sait aussi réapparaître alors qu'on ne l'attend plus...

A chacun de ses réveils, l'auteur va tenter de la pister, même lieu, même heure, par l'acte d'écriture. Le Signe finira par se manifester...

Car il y a toujours "un guetteur immobile" quelque part qui nous ramène à la vie...»

 

***

 EXTRAITS

 

Tout signe qui veut bien se manifester modèle à jamais le corps du silence...

 

Ainsi s'exprimait le poète

 

C'était un de ces matins où rien ne bouge avec un avant-goût d'hiver...

***

Un signe, quel signe à lui seul perceptible, émergerait du quotidien naufrage d'être ?

 

Et pour le reconnaître devrait-il fouler les ténèbres à pieds nus

 

d'où qu'elles viennent

où qu'elle soient retenues ?

***

La vie bat
au claies du volet

L'écriture d'un oiseau
de lai à lai s'y délie

Dans la marge trop sage
d'une page de brume

quel graffiti de bois sec
aux nuées offrira
ce poids de vent

lui permettant
de franchir sereinement
le mutisme de l'aube

***

Doutes de poète :

Saurai-je découvrir l'ébauche de telle ou telle autre émergence ? Pourrai-je l'authentifier, l'admettre et la transcrire sereinement ?

 

Au-delà des trames sonores qui parasitent nos réveils (à cet instant vibrations de robinetterie), malgré les rais de lumière filtrés avec parcimonie aux lattes des persiennes, nous pressentons l'approche du Signe...

***

Renaître chaque matin
du sarment sec de l'hiver

des rémiges d'une plume
ouverte sur son désir
de ciel safran

Renaître à tout instant
de la spirale intemporelle

de telle ou telle fumée grises
au-delà des toits s'élevant

et par cela même
témoignant du faux-fuyant
de toutes paroles humaines

***

Le poète pensa que la présence du corbeau, aussi fortuite fût-elle, incarnait le « Signe » attendu, celui-ci proposant une piste possible.

Puis il pressentit que tout Signe peut en cacher un autre, immatériel mais omniprésent, ainsi qu'un iceberg dissimulerait sa surface illisible.

Il en acceptait l'imprégnation, plus par la chair que par la raison.

***

 

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