Jeannine Dion-Guérin : Aube timide
Toujours l’attache d’une feuille inquiète
à la branche vermoulue, fervente à ne pas renoncer
Toujours l’audace festive d’une mésange à casquette huppée
l’insolence d’une pie clamant sa faim , l’entêtement d’une corneille
en l’anonymat des gris délavés de l’hiver
Toujours les turbulences d’une aile à déployer adoptant
d’un ciel placide les courants discrets des palmes d’ascendance
Toujours une cache d’invertébré aguichant l’œil
de quelque merle trop empressé à l’exterminer
Il y aura toujours, du moins j’ose l’espérer,
ces tout petits riens et leur timide brasier à ranimer
dans les houles pernicieuses de nos petits matins
Leur humilité renouvelle l’appétit que nous avons à vivre
Alors, à quoi bon s’attrister !
Jeannine Dion-Guérin